mardi 9 juin 2009

Père Sauna 4

"Je m'appelle AuK K. Je suis étudiant dans la petite ville rurale d'Inaba depuis cette rentrée d'avril 2011. En arrivant, avant même d'être descendu du train, j'ai pressenti quelque chose d'inquiétant. Puis mes rêves se sont faits sombres, peuplés d'énigmes et de choses cachées... Peu après mon arrivée à Inaba, un meurtre vient bouleverser la tranquillité de cette petite ville... meurtre sur lequel mon oncle, chez qui je me suis installé pour cette année, est chargé d'enquêter.

Lorsque j'ai fait la connaissance des autres étudiants de ma classe, ils n'ont eu de cesse de me parler du "Midnight Channel", une chaîne de TV qui, si l'on en croit la rumeur, ne diffuse qu'à minuit lorsqu'il pleut, et présente au spectateur le visage de son âme soeur... Un peu sceptique, j'ai tout de même tenté l'expérience. Ma surprise fut grande lorsqu'à minuit, ma TV s'est allumée d'elle-même ! Je ne sais pas ce qui m'a pris, j'ai alors touché l'écran... et ma main l'a traversé."

Yeah, ça c'est du pitch (non, je ne parle pas de brioche...) ! Ou pas... Bref, les meurtres et les disparitions s'enchaînent à Inaba, et ils sont étroitement liés à la météo (un meurtre lorsque le brouillard apparaît, toujours après plusieurs jours de pluie). Les victimes apparaissent sur le Midnight Channel avant de disparaître mystérieusement, et ce n'est qu'en pénétrant dans le monde parallèle qui se trouve DANS la TV que vous pourrez les sauver. Le décor est planté.
Persona 4 est une simulation d'étudiant doublée d'un Dungeon-RPG... NON ! Ne vous sauvez pas en courant, s'il-vous-plaît, lisez encore juste un petit peu ! En gros, vous menez une double vie : la journée, vous êtes un étudiant normal, vous suivez les cours, vous inscrivez à des clubs de l'école (moi, je fais du basket et je joue de la trompette... et ouais), pouvez exercer des petits boulots, allez faire les courses, et surtout, discutez avec les autres. La création de liens sociaux est primordiale dans ce jeu, car elle influe directement sur vos capacités (et celles de vos alliés) au combat. A côté de cela, vous menez l'enquête avec vos amis, en essayant de démasquer l'auteur des meurtres tout en évitant qu'il y ait de nouvelles victimes. Vous plongez ainsi régulièrement dans "le monde de la TV", où vous rencontrez Teddie l'ours (Kuma dans la version japonaise, ce qui signifie... "ours"), qui vous servira de guide dans votre mission (et passera son temps à faire des jeux de mots laids avec "bear").

Teddie, l'"ours"... ou pas.

Les deux premières heures de jeu sont assez étranges, puisque le joueur n'effectue quasiment aucune action, et se contente de répondre de temps en temps à une question, et navigue ainsi au gré des prémices du scénario, découvrant peu à peu son environnement et les personnes qu'il va être amené à côtoyer. Il s'agit toutefois d'une bonne entrée en matière, car même s'il peut paraître frustrant de "ne rien faire" pendant 2 heures, on démarre vraiment le jeu avec pas mal d'éléments de l'histoire déjà en place, on n'est pas perdu, et on évite ainsi un bon paquet de scènes explicatives/tutoriaux, puisque tout a été condensé au début.
Alors Persona, qu'est-ce que c'est ? Pour résumer, chacun des protagonistes (mis à part le héros !) vont avoir à affronter leur "face cachée", une espèce d'alter-ego sombre qui est un concentré de tout ce qu'ils ont d'inavouable en eux, et qu'ils tiennent évidemment à cacher. Une fois qu'ils ont accepté ce côté obscur, ils héritent d'un Persona, une espèce d'invocation à laquelle ils feront appel au cours des combats lorsqu'ils utiliseront magies et techniques. Ces Personas les suivront tout au long du jeu, gagneront de l'expérience et apprendront de nouveaux skills. Seul le héros pourra changer de Persona selon son bon vouloir, et utilisera ainsi ceux qu'il trouvera parfois en fin de combat, ou s'amusera à les fusionner pour en obtenir de nouveaux.

L'univers du jeu est assez déroutant pour les RPGistes qui ont plutôt l'habitude d'évoluer dans des univers médiévaux-fantastiques, cyber-punk et j'en passe, mais rarement dans un monde réaliste au milieu de gens normaux (ou presque). Quant aux donjons présents dans le "monde de la TV", ils sont générés aléatoirement, ce qui apporte évidemment en recherche et en exploration, même s'ils restent assez linéaires (impossible de s'y perdre).
J'apprécie énormément le système de combat, où vous pourrez diriger jusqu'à 4 joueurs... du moins, vous dirigez toujours les actions du personnage principal, et vous pouvez choisir d'influer ou non sur celles des autres, cela allant du classique "Direct Commands" qui vous permet de tout décider pour eux, jusqu'au "Act Freely" où ils feront absolument ce qu'ils veulent, avec quelques options intermédiaires permettant de leur dire d'économiser leurs points de magie, de se focaliser sur la santé de l'équipe, etc.
Les Personas propres à chaque personnage matérialisent chacun un élément magique (glace, feu, vent, électricité, lumière, ténèbres), auquel correspond aussi une faiblesse (si je maîtrise l'élément glace, je serai faible face au feu), ce qui est classique dans ce type de jeu (et notamment dans la série des Shin Megami Tensei, à laquelle la série des Persona est rattachée). Cela est également valable pour les ennemis, et il devient dès lors intéressant de découvrir le point faible de chaque ennemi, car si le bon élément est utilisé, il sera possible de les mettre KO pour un tour. Lorsque tous les ennemis sont inactifs, vos coéquipiers vous proposent d'effectuer une attaque groupée surpuissante, qui ne coûte pas le moindre point de magie et se traduit généralement par une défaite cuisante du camp adverse (à part pour les boss, faut pas déconner non plus).

Petite transition avant une attaque combinée

Au niveau des musiques, j'ai également pris une bonne claque (d'ailleurs la BO est fournie avec le jeu, si c'est pas merveilleux !), la plupart des mélodies colle incroyablement bien à l'ambiance, et les morceaux ont tendance à me rester dans la tête encore et encore. Il est très surprenant au premier abord d'avoir des musiques avec des paroles dans un jeu de ce type (dans un karaoké, c'est plus courant), mais on s'y fait, et on s'y fait même très bien. Un petit bémol au niveau des donjons, car même si les thèmes sont adaptés à ces passages du jeu, ils sont généralement assez stressants et on préfèrera dans ce cas se jeter sur tous les monstres du coin histoire de pouvoir entendre la musique des combats, qui est autrement plus cool...


Enfin voilà, au final, c'est tout bonnement du bonheur en DVD, et pour ma part, j'ai beaucoup de mal à y jouer moins de 3h d'affilée ("Oh, je fais encore une journée de cours...", "Allez, encore un étage du donjon et j'arrête !", "Ah, il faut que j'aille au basket sinon je ne serai pas ami avec Daisuke, je joue jusqu'à la demie..." Ben non ça ne marche jamais...). Comme quoi, la PS2 n'a pas encore dit son dernier mot, et accueille encore des monuments pareils, en anglais qui plus est (ah oui, ça, il ne sera pas traduit dans la langue de Molière, et c'est très bien comme ça) ! Et pour prévenir la douloureuse chute que sera la fin du jeu (enfin j'ai encore le temps...), je me mets dès à présent à la recherche de son grand frère Persona 3... et j'attends la réédition du premier opus sur PSP, sorti à l'époque sur PSOne ! Elle est pas belle, la vie ?

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